En 1662, un édit de l'intendant d'Alsace Colbert de Croissy invita les Français des autres provinces et les étrangers à venir s'implanter dans la région, sur les terres abandonnées afin de redresser l'économie de l'Alsace. Le régime de faveur promis aux nouveaux arrivants provoqua une forte immigration en provenance du Palatinat, du Tyrol et de la Suisse alémanique.
En 1665, le prince abbé de Murbach, Colomban d'Andlau, fut déposé en raison de son manque de docilité à l'égard de la France et exilé à Hésingue où il résida au château jusqu'à sa mort en 1707. Le 1er août de la même année, le comte Philippe Eberhard Joseph de Löwenstein-Wertheim prince du Saint Empire, abbé commanditaire des abbayes de Murbach et de Lure, fut ordonné prêtre en son château à Hésingue. Le Traité de Westphalie ne marqua pas la fin des hostilités pour la Haute Alsace et dès 1673, Louis XIV engagea la France dans une nouvelle guerre contre l'empire et les villes impériales d'Alsace. Durant cinq années l'Alsace avait à nouveau à souffrir de pillages, d'incendies et de contributions de guerre. Au printemps de l'année 1674, Turenne arriva avec les troupes françaises dans la région frontalière où son armée campa au Nord-Est de Hésingue, pour garder la rive gauche du Rhin. En octobre 1676, ce fut François Henri de Montmorency-Bouteville duc de Luxembourg maréchal de France qui fit camper ses troupes à proximité de Hésingue. Ainsi Bâle connut un nouvel afflux de réfugiés dont 87 venant de Hésingue. En juillet-août 1677, Hésingue devint le quartier général français des armées du général Monteclar qui menaçait Bâle. Le 5 février 1679, fut signée la Paix de Nimègue qui confirma l'appartenance de l'Alsace à la France et la seigneurie territoriale de Murbach dont Hésingue fit partie fut rattachée à la France en 1680. Entre 1680 et 1691, à l'époque de la construction de la place forte de Vauban à Huningue qui vit la naissance de nouvelles localités comme Village-Neuf ou Saint-Louis, une nouvelle route, la "Hohe Strasse", fut construite à travers le Sundgau. Celle-ci débouchait sur Hésingue et devait relier Belfort à Huningue. Lorsqu'en 1681 le receveur général du Sundgau L'Hermine visita la contrée, le château de Hésingue "grand et commode" était abandonné et démeublé.
Chronologie
1643-1715 Règne de Louis XIV
1658-1705 Règne de Léopold 1er
1705-1711 Règne de Joseph 1er
1711-1740 Règne de Charles VI
1713-1740 Règne de Frédéric Guillaume Roi de Prusse
1715-1774 Règne de Louis XV
1740-1758 Guerre de Succession d'Autriche
1740-1786 Règne de Frédéric II Roi de Prusse
1742-1745 Règne de Charles VII
1745-1765 Règne de François 1er de Lorraine
A partir de 1701, le château et les biens seigneuriaux seront loués à diverses personnes.
Dans la nuit du 12 au 13 avril 1744, le château fut en grande partie dévoré par les flammes, sinistre dû à la négligence d'un cavalier du Régiment de Beaucaire, en cantonnement à Hésingue pendant la Guerre de Succession d'Autriche et qui à la suite d'un délit se trouvait dans les geôles du château.
En 1751, la communauté de Hésingue demanda à être détaché du baillage de Landser pour être rattaché à celui de Ferrette, ce qui prit effet au 1er janvier 1752.
Selon le souhait des paroissiens, l'église "trop petite pour contenir la communauté nombreuse de Hésingue", fut rebâtie à partir de 1758 et consacrée le 12 juin 1773.
Hésingue et son château en 1688 (Extrait du plan Cheylat, IGN Saint Mandé)
Hésingue et son château en 1688 (Extrait du plan Cheylat, IGN Saint Mandé)